Le Prophète Mohammed, messager de la miséricorde, de l’altruisme et de l’amour inconditionnel à son prochain

Dr Nesrine Choucri Mercredi 28 Octobre 2020-08:55:30 Chronique et Analyse
La Naissance du Prophète
La Naissance du Prophète

Chaque année, les Egyptiens célèbrent dans une ambiance très festive la naissance du Prophète Mohammed. Une ambiance très savoureuse puisqu’elle est associée aux friandises du Mouled Al-Nabawi (la Naissance du Prophète). Il faut reconnaître que les Egyptiens savent bien choisir leurs fêtes, les tonifier, les auréoler. Autrement dit, ils sont des créateurs de joie qui saisissent toutes les occasions pour associer joie de vivre, spirituel et plaisirs du ventre. Aucun autre peuple ne serait faire autant pour créer un lien invisible entre la vie sur terre, le caractère spirituel et religieux de chaque occasion et le désir de rassasier son estomac. La fête du Mouled Al-Nabawi ne fait pas exception à la règle !  

 

 

 

Même s’il n’y a pas de prières particulières et propres à cette fête, beaucoup de mosquées et de personnes récitent le Coran, organisent des célébrations et des tawachihs (chants religieux dans l’Islam) chantés en l’honneur du Prophète Mohammed (Paix sur Lui). Il y a aussi le Madh (éloge), c’est une sorte d’art littéraire oral où des louanges sont d’abord chantées en hommage à Dieu, le Tout-Puissant Créateur de l’univers, suivies de l’épisode de la naissance du Prophète et de son impact sur le monde. Toutes ces célébrations se tiennent chaque année, même si cette année, moins de fidèles y seront présents en raison du coronavirus et des gestes barrières.  

En tout cas, pour ceux qui sont moins intéressés par la spiritualité et qui cherchent surtout à satisfaire les élans de leur estomac, il y a évidemment les fameuses friandises du Mouled Al-Nabawi, communément appelées par les Egyptiens « Halawat Al-Mouled » ou tout simplement « Al-Halawa ». Sur les étagères des grandes pâtisseries ou sur les stands des pâtisseries occasionnelles qui dressent leurs marchandises sucrées et colorées à cette occasion, les parfums de noix de coco, de sésame, de cacahuètes, de vanille, de sucre jouent une vraie symphonie. Vos yeux restent accrochés aux couleurs, votre narine aux parfums et l’eau à la bouche, vous devenez comme une personne hypnotisée qui ne pense qu’à satisfaire son envie indomptable de sucre. Si vous appartenez à la génération des sexagénaires, vous remarquerez assez facilement que les douceurs du Mouled ont gardé une grande partie de leur côté traditionnel, mais se sont de même réinventés et ont pris de nouvelles formes. Décidément, quand il s’agit de gastronomie, les Egyptiens savent très bien créer un lien entre le passé et le présent : douceurs traditionnels et d’autres nouvelles, qui sont le miroir des changements de goût survenus dans la société. Même les pâtisseries occidentalisées, elles savent très bien se prêter au jeu pour profiter de cette part de marché juteux et n’hésitent pas à proposer des produits innovateurs, audacieux où se mêlent les goûts de l’Orient et de l’Occident : alors, il n’est plus bizarre de voir les barres traditionnelles de cacahuètes se mêler au chocolat ou à la nougatine. Bref, tous les mariages sont permis tant que cela peut réjouir le cœur et le corps.  

Les sexagénaires seront eux plutôt nostalgiques de leur jeunesse, une époque où l’achat de la grande boîte en carton de « Halawa » était un événement majeur pour tous les membres de la famille. Il était vécu avec une grande joie. S’ajoute à cela l’achat de la poupée en sucre (pour les petites filles) ou du cheval en sucre (pour les garçons). Aujourd’hui, ils sont tombés en désuétude et le plus souvent remplacés par des jouets en plastique. D’ailleurs, la fameuse « poupée du Mouled » a pris - de nos jours - des allures très occidentales, ressemblant à une Barbie. Et la boîte de « Halawa » ? Trop chère pour certains ménages, elle sera réduite à quelques mets sucrés. De toute façon, ceux qui surveillent leur ligne comptent bien les calories. Car côté apport calorique, c’est un grand danger ! Alors, il  y a ceux qui vont se limiter à l’achat de petites quantités. Mais, il faut savoir que l’achat des friandises du Mouled n’est plus un événement majeur comme c’était le cas autrefois. Cependant, il reste une source de joie et de bonheur. Entre collègues, amis et même sur les réseaux sociaux, on pose des questions du type avez-vous acheté les friandises du Mouled ? Que préfèrez-vous ? Quelles sont les meilleures pâtisseries ? Bref, un rallye de questions auxquelles tout le monde s’empresse de répondre. Si pour la fête du Petit-Baïram, le Kahk s’impose comme le roi imbattable, le Mouled Al-Nabawi donne plein pouvoir aux loukoums, appelés par les Egyptiens « malbane ». Celui-ci est devenu un symbole de douceur, de bon goût, de souplesse, voire même de beauté. Il n’est pas rare de comparer une belle « nana » au « malbane ». Recenser les douceurs du Mouled serait impossible : autant de couleurs, d’arômes et de saveurs …chaque pâtisserie cherche à se montrer innovatrice et singulière. La meilleure façon de les découvrir c’est de s’approprier sa propre boîte de friandise et de laisser le bout de sa langue partir à leur exploration et à leur goût. Lire un article vous donnera tout simplement un avant-goût ou vous mettra l’eau à la bouche sans vraiment assouvir vos désirs inexplorés.  

Si nous parlons de la fête du Mouled Al-Nabawi, il ne faut surtout pas oublier la cause principale des célébrations : la naissance du Prophète Mohammed. Chaque année, le monde islamique célèbre sa naissance le 12 Rabie Al-Awal (Rabie Al-Awal est un mois du calendrier islamique ou dit calendrier de l’Hégire). De son vivant, le Prophète célébrait son anniversaire en jeûnant. C’était sa façon de commémorer sa naissance et de remercier Dieu. Les Egyptiens le commémorent par l’achat d’Al-Halawa, par un banquet familial comprenant canards et oies garnis, mais aussi par les tawachihs.  

Or, pour célébrer le Mouled Al-Nabawi, le Progrès Egyptien a choisi de mettre en lumière quelques aspects de la personnalité du Prophète Mohammed, un homme qui n’était pas uniquement un messager chargé de faire parvenir aux fidèles et à ses adeptes les commandements de Dieu, bien plus, il devait donner l’exemple en matière d’amour de son prochain, d’altruisme, de tolérance et de paix.  

Pour les Musulmans, Mohamed, Muhammad ou Mohammed est le dernier des prophètes et le messager de Dieu à l'humanité avec la dernière des religions monothéistes, l'Islam. Son plus grand miracle est le Coran, le livre saint de la religion musulmane. Et c'est d'après les actes et paroles du prophète (SWS) que les musulmans tiennent la Sunna Nabawiya. 

Mohammed naquit le 12 Rabi' al-awwal de l'an dit de l'éléphant ('Am Al Fil), qui correspond à l'an 571 à peu près du calendrier grégorien, à la Mecque. (C'est cette date qui est commémorée pendant le Mawlid Annabaoui). 

Son père Abdullah Bnou 'Abd al-Muttalib faisait partie de Banou Hachim l'une des tribus de Quraych, il épousa Amina Bint Wahab et mourut jeune avant même qu'elle ne donne naissance au prophète.
A sa naissance, Mohammed fut confié à Halima Saadia qui lui servit de nourrice car la coutume en Arabie consistait à confier les nouveaux nés aux nourrices des villages avoisinants. 

Sa mère mourut alors qu'il avait à peine 6 ans, il fut alors confié à son grand père 'Abd al-Muttalib et à la mort de ce dernier à son oncle Abou Talib. 

L'oncle de Mohammed (SWS) était pauvre, il dut alors travailler dès sa jeunesse pour l'aider à subvenir aux besoins de la famille, il fut d'abord berger avant de travailler dans le commerce. Dès sa jeunesse, Mohamed (SWS) était connu à Quraych par sa grande sincérité, on le surnommait « Al Amine » (celui à qui l'on peut faire confiance). 

Khadija, une riche dame de Quraych, lui confia ses caravanes de commerce pour qu'il lui gère ses affaires, elle fut impressionnée par son honnêteté et son intégrité, et ce fut elle qui lui proposa de l'épouser. Mohammed avait alors 25 ans, alors qu'elle en avait 40. Leur mariage dura 25 ans jusqu'à la mort de Khadija. En effet, le prophète n'épousa aucune autre femme jusqu'à la mort de cette dernière. Khadija fut non seulement la première femme mais aussi la première personne à se convertir à l'Islam. Le Prophète a continué à l’aimer même après sa mort.  

Le prophète Mohamed avait pour habitude d'aller se recueillir dans une grotte appelée Ghar Hiraa non loin de la Mecque. C'est là qu'un jour, alors qu'il avait 40 ans, l'ange Jibril (Gabriel) lui rendit visite avec le message de Dieu. Les premiers versets du Coran qui furent dévoilés au prophète furent ceux de Sourate Al-Alaq: « Lis au nom de ton Seigneur qui a tout créé, qui a créé l’homme d’une adhérence ! Lis, car la bonté de ton Seigneur est infinie ! C’est Lui qui a fait de la plume un moyen du savoir et qui a enseigné à l’homme ce qu’il ignorait ». La révélation du Coran (parole d’Allah) au prophète par l'intermédiaire de Jibril dura à peu près 23 ans. 

Mohammed (SWS) commença à prêcher la parole de Dieu et à appeler les gens de la Mecque à se convertir à l'Islam en secret dans un premier temps pour ne pas provoquer l'ire de Quraych qui était puissante.
Mais 3 ans après la première révélation, Dieu lui ordonna de rendre publique sa prédication ce qui déclencha la colère des chefs de Quraych qui vénéraient des statues et n'acceptèrent guère les préceptes de la religion monothéiste prêchée par le prophète. Le nombre de convertis à l'islam augmentait à la Mecque et ses alentours en même temps que les persécutions de Quraych envers les musulmans, ce qui poussa le prophète à quitter la Mecque avec ses fidèles en direction de Médine, qu'on appelait alors Yathrib, après 14 ans d'appel à l'Islam. Cet exode ou immigration appelée « Hijra Nabawiya » eut lieu en l'an 622 du calendrier grégorien, et c'est cette année qui deviendra par la suite la première du calendrier musulman. Le prophète (SWS) et ses compagnons furent accueillis à bras ouverts par les musulmans de Yathrib qui furent appelés « Al Ansar » leur ville fut baptisée Médine Madinat Arrasoul (la ville du prophète).
Et c'est à partir de cette ville que furent établies les fondations de l'Etat musulman et que furent entrepris les combats qui devaient conduire par la suite à vaincre Quraych et à répandre la religion musulmane à la Mecque et au sein de la plupart des tribus arabes de la région. 

La période de la Da'wa (appel à l’Islam) dura 23 ans durant lesquels le Coran fut révélé au prophète jusqu'à son dernier pèlerinage appelé Hajjat Al Wada' (pèlerinage de l'Adieu) où furent révélés les derniers versets. Peu après ce pèlerinage dit de l'Adieu, le prophète (SWS) tomba malade, il mourut quelques jours plus tard sur les genoux de son épouse Aïcha le 8 juin 632 qui correspond à Rabi' al-awwal de l'an 11 de l'Hégire. 

Le Prophète Mohammed était surtout un homme tendre et humaniste. Certaines personnes jusqu’à nos jours ne sont pas allés jusqu’à explorer l’être humain au cœur d’enfant qui savait panser les plaies de ses compagnons, des personnes chagrinés parfois même de ses ennemis, mais aussi de l’époux très attentionné et compréhensif qu’il était.  

Quand on voit la douceur avec laquelle il traitait les femmes, notamment ses épouses, on se demande bien : pourquoi les hommes musulmans de nos jours ne lui emboîtent plus le pas ? Le Prophète Mohammed est censé être l’exemple à suivre, alors, emboîtons-lui le pas ! Quelques épisodes ultérieurement rapportés par son épouse Aïsha dévoilent cette tendresse : Dans un hadith (parole, acte ou jugement du Prophète) rapporté par Muslim, Aisha raconte : « Quand je buvais quelque chose, (…) puis que je la donnais au Prophète, il buvait en posant ses lèvres là où j’avais mis les miennes ». Il en faisait de même lorsqu’il mangeait après elle. Le Prophète Muhammad n’hésitait pas à exprimer son amour à son épouse Aisha. Elle lui demanda un jour comment était son amour pour elle, ce à quoi il répondit : « Comme un nœud fermement attaché ». Parfois, elle lui demandait : « Comment est le nœud ? ». Il la rassurait alors : « Aussi solide qu’au premier jour ». Loin des coups de foudre et des feux de paille, il s’agit ici d’un amour qui ne s’amenuise pas avec le temps, mais au contraire qui grandit… 

C’était aussi un bon précepteur envers les enfants. Il savait comment les guider avec douceur et gentillesse. Le Prophète (SWS ) a enjoint aux musulmans de prendre soin de la santé physique et psychologique des enfants, en se comportant avec eux avec bienfaisance et miséricorde, en jouant avec eux et en remplissant leurs cœurs de joie. Le Prophète (SWS ) portait un grand intérêt aux enfants, en prenant leurs sentiments et leur état d’âme en considération. Il les cajolait et les égayait, sans jamais montrer une mine rébarbative. Dès qu’il les voyait, il les accueillait avec un sourire, mettant ainsi ses préceptes en pratique. Ya`la ibn Murra, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté ce qui suit : « Un jour, nous sortîmes avec le Prophète (SWS) pour nous rendre à une invitation. Chemin faisant, le Prophète ( SWS) aperçut al-Husayn en train de jouer, accourut vers lui devant tout le monde, ouvrit ses bras, et laissa l’enfant passer tantôt par ici tantôt par-là, s’amusa avec lui et le fit rire. Il finit par l’attraper, posa une main sur son menton, l’autre sur sa tête. Puis, l’étreignant, il dit : « Al-Husayn et moi sommes très liés l’un à l’autre. Qu’Allah aime celui qui aime al-Husayn. Al-Hasan et al-Husayn sont tous deux des hommes de bien’ » [Boukhari, Ahmed, al-Tirmidhî et Ibn Mâdjah (Al-Albâni : hasan)]. 

Il s’enquérait des nouvelles de l’oiseau d’Abû ‘Umayr, en lui disant : « Ô Abû ‘Umayr, qu’est-il arrivé à Nuqayr ? ». Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Le Prophète (SWS) avait l’habitude de nous visiter. J’avais un frère nommé Abû ‘Umayr qui avait un petit serin avec lequel il jouait. Un jour le Prophète le voyant triste demanda : ‘Pourquoi Abû ‘Umayr est-il si triste ?’. Les gens de ma famille répondirent : ‘Son petit serin, avec lequel il jouait, est mort’. Le Prophète ( ) lui dit alors : ‘Ô Abû ‘Umayr, qu’est-il arrivé à Nuqayr ?’ » (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète (SWS) était parmi les hommes le plus miséricordieux à l’égard des enfants. Il portait un grand intérêt à leurs affaires et à leur profit. Anas ibn Mâlik, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Je n’ai jamais vu quelqu’un de plus miséricordieux à l’égard des enfants que le Prophète (SWS) » (Mouslim).  

Avant même la révélation, le Prophète était connu parmi les siens comme étant « le loyal » : il était apprécié pour sa loyauté et pour son comportement loin de toute traîtrise. Quelques compagnons décrivirent son comportement en ces termes : il ne tenait nullement de propos vulgaires, n’était point pervers et ne chahutait point dans les marchés. Il ne répondait pas au mal par le mal, mais au contraire, il pardonnait et excusait. Jamais il ne frappa une personne, si ce n’est en temps de guerre dans le sentier d’Allah. En effet, jamais il ne frappa un domestique ni une femme. Jamais il ne se vengeait pour un motif personnel. Lorsqu’il devait choisir entre deux choses, il optait pour la plus facile tant qu’elle ne renfermait pas un interdit religieux. Lorsqu’il rentrait chez lui, il était un homme parmi les hommes : il lavait ses vêtements, trayait ses bêtes et s’occupait lui-même de ce dont il avait besoin. 

Des pages entières ne pourraient rendre hommage à l’homme qui fut un messager de l’amour et de l’altruisme. Le Messager d’Allah, Mohammed est avant tout le messager de miséricorde et de la tendresse. A suivre ! 

 

 

 

Sources :  

1- http://oasis-de-la-paix.eklablog.com/la-bonne-conduite-du-prophete-muhammad-p726738

2- https://www.teenyzeytoon.fr/7-habitudes-du-prophete-mohamed-sws-avec-les-enfants/

3- https://www.islamweb.net/fr/article/194101/L%E2%80%99%C3%A9thique-du-Proph%C3%A8te-Salla-Allahou-Alaihi-wa-Sallam-avec-les-enfants

4- http://www.lallab.org/le-romantisme-du-prophete-muhammad-en-5-exemples/

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